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Depuis son indépendance, le Niger connaît une instabilité politique et institutionnelle chronique, qui a fortement contribué à la fragilité des institutions nationales et a ralenti le développement socio-économique du pays. Les faibles ressources de l’État ne lui permettent pas de couvrir les besoins en infrastructures sociales de base du vaste territoire du pays (1 267 000 km²), de créer les conditions pour nourrir ses 21,6 millions d’habitants et de protéger ses 5 697 km de frontières.

Le Niger est confronté depuis 2015 à une insécurité croissante due aux effets conjugués des crises dans les pays voisins. Dans un contexte déjà marqué par des conditions sociopolitiques inadéquates et des tensions sociales dans la capitale (Niamey), le gouvernement nigérien peine à faire face à une situation sécuritaire de plus en plus préoccupante qui se développe sur trois fronts : dans le sud-est du pays, des partisans et des groupes dissidents de Boko Haram ont trouvé refuge dans la région de Diffa, certains ayant des liens plus étroits avec l’État islamique. La frontière nord-est avec la Libye est le théâtre de trafics illégaux et abrite des combattants déplacés. En outre, les débordements de violence autour de la région malienne de Gao affectent la stabilité du Niger et ravivent les conflits communautaires à l’ouest. L’état d’urgence a été déclaré en 2015 dans la région de Diffa, puis en mars 2017 pour certains départements des régions de Tillabéri et Tahoua où l’extrémisme violent et la radicalisation se propagent de plus en plus, sur fond de tensions communautaires liées à des conflits autour des ressources productives. L’année 2020 a été marquée par des niveaux de violence sans précédent, avec près de mille victimes dues à des incidents violents. Au cours des trois premiers mois de 2021, jusqu’à 350 villageois ont été tués.

La corruption et le manque de transparence dans le secteur de la sécurité sont considérés comme généralisés, tandis que l’absence de réaction de l’État, par le biais du système judiciaire, qui n’est pas considéré comme indépendant, a créé un climat général d’impunité. Dans ce contexte, le renforcement de l’État de droit et de la bonne gouvernance est plus que jamais nécessaire pour contrer la spirale de l’insécurité et de l’extrémisme violent.

Le gouvernement du Niger, à travers notamment la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix et le ministère de la Justice, met un accent particulier sur le renforcement des capacités de la justice nationale et la réintégration des anciens combattants repentis des groupes extrémistes violents. Des expériences existantes ont prouvé leur succès dans la réintégration des ex-combattants de Boko Haram dans la région de Diffa, où le PNUD a mis en œuvre un projet PBF catalytique en 2017-2019, ouvrant la voie à la création d’un centre national de réintégration des rapatriés. D’autres expériences sont menées par des agences onusiennes, comme l’OIM ou l’UNICEF pour appuyer les communautés locales pour préparer la réintégration des rapatriés et des repentis. La propagation de la violence dans la région du Liptako-Gourma et la montée de l’extrémisme violent à travers le pays entraînent le besoin d’élaborer une stratégie nationale de réintégration communautaire, de systématiser la réponse à ce phénomène croissant en considérant la situation singulière de vulnérabilité et de fragilité des jeunes et des femmes.

  1. Partenariats

Dans le cadre de son rôle de leader de l’axe de l’Etat de droit, de la sécurité et des droits de l’homme, pour le développement du nouveau Cadre de coopération des Nations-Unies pour le développement durable (UNSDCF) au Niger, coordonné par le Bureau du Coordinateur résident, le PNUD cherche à établir une réponse conjointe avec d’autres agences onusiennes impliquées dans ce domaine (HCDH, ONUDC, OIM, UNICEF, ONU Femmes etc.). Un partenariat actif sera donc recherché avec ces agences, tant dans les consultations préparatoires que dans la formulation d’une politique nationale de réintégration communautaire sensible au genre.

Afin d’assurer l’appropriation nationale de cet appui, il est également attendu d’impliquer directement les principaux homologues nationaux tout au long du processus (Cour Nationale des Droits de l’Homme, Haute Autorité pour la Consolidation de la Paix, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, Ministère de la Justice, Ministère de la Promotion de la Femme…). Ce partenariat inclura un plan de renforcement des capacités de la partie nationale, en vue d’accompagner la mise en œuvre de la politique nationale qui sera élaborée.

Cette mission a ainsi vocation à préparer la collaboration entre le PNUD, ses partenaires et les homologues nationaux, pour appuyer l’élaboration d’une politique nationale de réintégration communautaire et assurer sa pérennité.

Source

Liberia sets to drive up routine immunisation- officially launched the African Vaccination Week (24-30th April 2022)

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