- Objectifs et but de l’appel à propositions ciblé
L’objectif général de cet appel à proposition est de fournir des subventions aux organisations locales de la société civile au Niger pour la mise en œuvre des projets axés sur l’augmentation de la participation et de la prise des décisions significatives des femmes dans les processus de prévention et résolution des conflits dans les contextes humanitaires et de conflit.
L’appel à propositions contribue spécifiquement aux impacts suivants du WPHF :
- Impact 2 : Participation effective et prise de décisions accrues des femmes aux processus et interventions relatifs a` la prévention des conflits.
- Impact 4 : Représentation et pouvoir de décision accrus des femmes dans les processus de paix informel et formels et/ou la mise en œuvre d’accords de paix
Ils sont alignés avec l’objectif général de contribuer à des sociétés pacifiques et égalitaires entre les sexes.
2. Contexte pays lié à l’appel à proposition
Sur la base de l’analyse socio-économique et des données disponibles, pendant les 10 dernières années, les indices montrent une augmentation du taux de pauvreté des ménages dirigés par des femmes au Niger, qui est passé de 32,0 % (2011) à 40,7 % (2019), alors que ceux dirigés par des hommes ont connu une tendance à la baisse, passant de 46,9 % à 40,8 %. Les tâches familiales assumées par les femmes et non rémunérées créent une discrimination sur le marché du travail, augmentant ainsi le taux de pauvreté au sein des communautés et réduisant leurs chances de contrôle et d’accès aux ressources, ainsi que le développement de l’entrepreneuriat féminin. Le taux de sous-emploi, qui touche principalement les populations rurales (83,6%), est de 34,62% en moyenne, dont 38,33% pour les femmes et 32,93% pour les hommes. Ainsi, l’indice d’inégalité de genre au Niger est plus élevé que la moyenne africaine dans le rapport méthodologique et statistique de mars 2020 préparé par la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).
Malgré des résultats encourageants et l’adoption d’une Stratégie Nationale de Lutte contre les violences sexuelles, au Niger le 12 février 2021, plus de 38 % des femmes sont victimes de violences basées sur le genre (VBG) en 2021 selon le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. La prévalence globale des VBG au cours de la vie est de 29,0% soit respectivement 38,2% chez les femmes et 16,3% chez les hommes, selon, l’étude sur l’ampleur et les déterminants des violences basées sur le genre réalisée en 2021 par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. Les causes des violences, pour la plupart familiales, sont notamment la grande différence d’âge entre époux ; le rapport de pouvoir (Mari et Femme) ; l’absence de loi spécifique contre les VBG ; le manque d’effectivité d’application des lois existantes et enfin la faible mise en œuvre des programmes et politiques de renforcement de la citoyenneté et d’autonomisation des femmes.
En plus, la crise sécuritaire au Niger s’est accentuée avec de multiples menaces telles que la présence des groupes non-étatiques armés (GANE), l’extrémisme violent, la circulation d’armes légères, le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains, les enlèvements, le banditisme transfrontalier, les violences basées sur le genre ou encore la faible réalisation des droits économiques, sociaux et culturels de la majorité de la population et un manque de confiance des populations envers ses institutions étatiques[1] Cette superposition de facteurs a entraîné de graves violations des droits humains, en particulier des atteintes aux droits à la vie, des violences basées sur le genre, en particulier contre les femmes et les jeunes filles, des restrictions de l’espace civique et le déni d’opportunités et de ressources ainsi que la désorganisation du système judiciaire.
Les enjeux de prévention des violences et de protection des femmes et des filles sus-évoqués impactent la participation des femmes et jeunes filles dans les mécanismes de gestion des conflits, les instances publiques de prise de décision mais aussi les espaces privés en raison de la persistance de certains obstacles et barrières socioculturelles. L’exclusion de l’accès aux ressources naturelles et de leur contrôle, les travaux domestiques, les restrictions de déplacement, le manque de certaines capacités en leadership, l’analphabétisme, et la vulgarisation de certains stéréotypes péjoratifs restent des obstacles. De même, des commentaires négatifs ou désobligeants associés à celles qui entreprennent des carrières politiques sont fréquemment utilisés pour restreindre les velléités d’engagement des femmes sur le terrain politique et public. Les médias et les réseaux sociaux sont des vecteurs de la banalisation de cette discrimination fondée sur le sexe.
Cette vision péjorative de la responsabilisation des femmes est bien ancrée dans les mœurs, coutumes et traditions locales qui déterminent les normes sociales régissant la gestion de la communauté. Par conséquent, la représentation des femmes et des jeunes filles dans les espaces publics, constitue un obstacle à l’exercice du droit à la participation de celles qui le désirent ; lesquels accentuent la difficulté de concilier un engagement public et politique avec une vie de famille et communautaire, freine l’ardeur des femmes en raison des nombreux obstacles suscités.[2] 3
3. Champ d’application (lieu et durée)
Le WPHF financera des projets éligibles au Niger avec une concentration géographique dans les régions de Maradi et de Tillaberi. Les projets multi-pays ou les projets en dehors de la zone géographique ne seront PAS acceptés.
Toutes les organisations de la société civile peuvent postuler pour des subventions d’une durée maximale de 2 ans.
[1] Analyse réalisé dans le cadre de l’élaboration du projet GPI 2.0 en octobre 2022
[2] Analyse des conflits réalisé par ONU FEMMES en 2018
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